Journal de bord /2- Prolégomène au bord de l'eau

Je ne vis que pour les débuts

ne me lève que pour les vêpres

qui goûtent aux premiers jours d’été

Et aux premiers baisers

 

Dans les repas entre convives

On crie parfois mort aux cons

Je préfère tremper mes lèvres

les apéros qui traînent

 

Je suis né dans les vendanges

Dans la nostalgie de l’enfance

Je prends le bon côté de la vie

le bon coteau de la vigne

 

J’préfère les premiers mots d’un livre

Longtemps je me suis couché de bonne heure

Les bandes annonces plus que le film

La genèse du poème

 

de toutes les inaugurations

j’assiste au vernissage du ciel

respire le liminaire du temps

le souffle avant l’étreinte

 

Flaubert rapporte ce propos

« Fermez la fenêtre, c’est trop beau »

Dans une lettre je m’arrête

À l’apophtegme en exergue

 

Que mes prophéties s’encarafent

Que mes souvenirs rendent grâce

Aux narthex et aux couloirs

Aux corps qui se dégrafent

 

 

Je prolégomène mes vies

En mélodies qui s’éternisent

Je ne garderai des chansons

Que leur introduction

 

 

 

 

 

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