Un début d'été/1

le soleil apparaît parfois lunaire

ce jour, il était au rendez-vous

sans faute

il avait jeté

son dévolu sur des ruines

pour refléter ses premières sueurs

quelle justesse de goût

les gares orphelines

attendent les voyageurs

en voie d’adoption

mais le train trace sans crier gare

à quoi pensent ces arrêts

où personne ne s’arrête plus?

la joie vient toujours du dehors

d’une surprise

d'un imprévu, d'une rencontre

rarement du dedans

il s'agirait d'en finir

avec ces inepties

"la joie viendrait de nous"

comme par une magie sui generis

le matin hiberne parfois en juillet

et en oublie ses devoirs d’été

impossible d’honorer l’invitation

je suis pris samedi soir

d’abord le nettoyage d'été

ensuite

j’ai prévu de lutter contre mes démons

entre 20H30 et minuit

(sorry)

se libérer des urgences

du monde pour travailler

clandestinement

à l’élaboration de nouveaux regards

observer les festivités

dont je suis absent

exclu de leurs inclusivités

incapable de savoir

si j’en suis triste ou mal

heureux

sur le coin de l’étable

déposer un mois d’août

sans en faire tout un foin

tant de premiers émois

inaugurent leurs destins

se désaper

pour dissiper

tes envies

et discipliner mes ennuis

je fais le bilan

comme si j'allais

vivre

demain

je ne veux pas hâter l’attente

ni la gâter

juste la goûter

l’été assigne à résidence

la nostalgie de l’enfance

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