Il me faudrait un bâton de sourcier
Pour ne pas me faire battre
retrouver l’origine
quand tout a commencé
à dériver
Les branches coupables
Des arbres généalogiques
traversent les siècles
avec ou sans repentance
La question reste flottante
Les corsets serrés
Se dérobent à mes yeux
Voyous, à peine vieux
Avides de mèches complices
Allumées de feux
Je la sens carcérale
Cette nappe frénétique
Les sangs métissés coulent
A travers mes tissus
Au cœur de veines images
Qui reconstruisent l’histoire
Et se mettent à brûler
Les peintures de Matisse
Les regards toisent
Les miroirs mimétiques
Les amours brisent
Sous la canicule
Il pleut sur les ardoises
Du manoir familial
Doit-on couper la vanne
Des souvenirs vendus
aux détails laisser venir le flux
Faire sortir la rivière
de nos canapés lit
Après moi le refuge
Je sens la pression
Les litiges s’amoncellent
Devant ma boîte aux lettres
Consigne pour le facteur
Ne glisser que des mots doux
Et de la liqueur au gingembre
Je la sens sourde
à ma lucidité
A ma raison salutaire
Cette angoisse mauvâtre
Qui colonise la fontaine
et ma cure de jouvence